Rien ni personne, Lorris Murail


La vieille dame semble avoir poussé comme un champignon, au milieu de la clairière. Quand Jeanne la trouve par hasard, elle ne réagit pas, semble égarée. Jeanne n’a que faire d’une mamie sauvage : elle s’apprête à l’abandonner à qui voudra…

… et cependant, contre toute attente, elle revient sur sa décision et l’emmène avec elle – pour un temps. La voilà dans la cabane où elle s’est établie, face à la mer, avec sur les bras cette vieille mutique qui ne lui appartient pas.
Jeanne a ses propres problèmes. En fuite, elle vise la lointaine Thaïlande, où elle espère exercer ses talents de boxeuse thaï. En effet, elle sait pouvoir encaisser les coups : son corps ne les sent pas. À l’intérieur, c’est une autre histoire.







Je remercie les éditions Sarbacane pour cet envoi !

Alors à première vue, comme ça, en regardant la couverture, on ne peut pas dire que ce roman avait de quoi me plaire !
Et pourtant, comme d'habitude j'ai fait confiance aux éditions Sarbacane et j'ai bien fait.

Jeanne est cette fille sauvage, cette fille du phare, cette fille bagarreuse et hargneuse à qui personne ne résiste. Pourquoi et comment est-elle devenue comme ça sont des questions lancinantes dont les réponses arrivent au compte-gouttes, à la manière dont Jeanne s'ouvre progressivement à la petite vieille rabougrie qu'elle a trouvé dans la forêt. Jeanne est cette huître, hirsute, blessée à l'extérieure mais qui dévoile ses trésors à qui sait l'ouvrir. 

Au fil du récit je me suis attachée à Jeanne, à la petite vieille, à ce couple mal assorti : la force brute et la fragilité incarnée, la colère en sourdine et la délicatesse affirmée...
Je ne sais pas trop comment, je ne sais pas trop pourquoi mais il y avait quelque chose dans ce livre qui m'a touché. Quelque chose d'universel, quelque chose de beau : lutter pour choisir son destin, lutter pour survivre. 

Si c'était la première fois que je lisais du Lorris Murail, j'avais déjà lu des romans de Marie-Aude Murail et c'est marrant de constater à quel point on retrouve cette même énergie, ce même brin de sauvagerie dans leurs plumes respectives.

En bref, Rien ni personne est un roman en parfaite cohérence avec la ligne éditoriale de la collection Exprim : poignant, décalé et à lire de toute urgence si vous avez besoin d'un petit coup de fouet !

Un passage : "Le regard délavé s'était figé, Jeanne crut y lire de la crainte, de la terreur peut être, une urgence aussi, comme si la vieille dame la suppliait d'achever, de livrer le fond de sa pensée"





224 pages
15,50 €

La Kube

Salut à tous ! 

Il y a quelques mois de ça j'ai été contacté par l'équipe de La Kube, box littéraire dont je vous ai déjà parlé dans cet article donnant un aperçu des box littéraires existantes sur le marché.
Et puis j'ai fait une vidéo unboxing pour vous montrer le contenu de ma jolie Kube. Et j'ai totalement oublié d'en faire un article. Je m'excuse donc auprès de l'équipe Kube, mes photos étaient pourtant prêtes mais que voulez-vous parfois ma mémoire est quelque peu défaillante. 

La voici donc devant vos yeux ébahis, la Kube Mesdames, Messieurs !


Mais que contenait-elle me direz-vous, vils impatients ? Ceci !




Alors, alors nous avons donc :
*Un joli marque-page qui s'ajoute à ma collection
*Un crayon de papier gravé au nom de La Kube
*Un carnet super original pour glisser des petits papiers avec notre ressenti sur un passage de notre lecture en cours
*Une belle carte postale
*Une nouvelle en plus (ça fait toujours plaisir de la lecture en plus)
*Un peu de thé (le cliché du lecteur et son thé n'en est pas un, j'aime vraiment le thé haha)
*Un dépliant super intéressant avec des renseignements diverses et variés sur l'actualité littéraire et la Kube
*Et enfin... le livre ! Je suis on ne peut plus heureuse de ce choix, à vrai dire j'avais failli craquer pour Red Rising à plusieurs reprises donc on peut dire que la libraire à vraiment parfaitement cerné mes attentes.

En conclusion je suis ravie de ma découverte et je suis certaine que je renouvellerais l'expérience. 
Si vous avez un cadeau à faire à une amie, un parent ou si vous voulez simplement vous faire plaisir un peu différemment, n'hésitez pas, la Kube est vraiment un choix sûr ! 

***
Sur ce je vous dis à très vite pour une nouvelle chronique ;)

89 mois, Caroline Michel


"J'ai trente-trois ans, ça y est. A quarante ans et des poussières, mon corps sera hors jeu. Il me reste donc sept grosses années pour faire un enfant, soit quatre-vingt-neuf mois. Un chiffre minuscule. A peine deux mille sept cents jours. Que peut-on faire en deux mille sept cents jours ? Rien. J'en ai déjà mis cinq à construire trois meubles Ikea."












Je remercie les éditions Préludes pour cet envoi.

Je ne sais pas trop pourquoi mais dès que j'ai lu ce résumé j'ai eu follement envie de découvrir ce roman. Mais vraiment quoi. Pourtant on ne peut pas dire que je sois très portée maternité, il faudrait déjà que je choisisse ce que je veux faire de ma vie avant de mettre un petit être braillard au monde. Enfin là n'est pas la question, cette Jeanne là, je l'ai senti tout de suite, le courant est passé entre nous et pendant toute ma lecture je n'avais qu'une envie : qu'elle soit heureuse et que ses ovules se réveillent (oui dit comme ça c'est chelou mais bon lisez ce livre vous me comprendrez).

Vous l'aurez compris dans ce livre on suit Jeanne qui a décidé que puisque le Prince Charmant ne daignait pas se manifester, son bébé elle allait l'avoir toute seule. Ce qui est marrant (et qui me fait dire que parfois quand même la vie est bien faite) c'est que, en parallèle de ma lecture, j'ai vu une émission de Mille et une vie sur le sujet (par ici pour celles ou ceux que ça intéresse). Et... en fait je ne sais pas, je crois que je ne m'étais jamais vraiment posée la question de savoir ce que je ferais dans le cas où je ne trouverais pas l'Homme, le bon, celui-ci qui me fait rire dès le matin (ça s'apparente à un miracle) et bref, voir que des femmes ont une telle envie d'avoir un enfant qu'elles sont prêtes à en avoir un toute seule... Ca ne me choque pas du tout en fait. C'est en découvrant l'émission que je me suis rendue compte que c'était tabou. Enfin, je pense que si quelqu'un est capable de passer par toutes ses épreuves pour faire naître un enfant, c'est qu'elle sera capable de l'élever au même titre que deux personnes qui font ça pour des raisons parfois beaucoup moins louables (et à qui on ne dit rien du tout).

Sinon, pour en revenir au livre en lui-même j'ai bien apprécié la plume de l'auteure, ni sublime ni banale, juste ce qu'il faut pour s'immiscer dans la tête de Jeanne et vibrer et espérer avec elle. 

En bref, une fois de plus je suis enchantée par les parutions des éditions Préludes ! 89 mois est un roman qui se lit tout seul, avec plaisir et une petite larme à l'oeil (de tendresse la larme) (oui oui c'est possible). 

Un passage : "Et ceux qui ont un père de merde, ils l'ont demandé, tu crois ? Et oui, c'est peut-être de l'égoïsme. Mais en couple aussi, il y a de l'égoïsme. Le désir d'enfant se confond parfois avec l'envie de prouver que le couple fonctionne. On fait ça parce que c'est la suite logique d'une histoire d'amour bien bâtie et on brandit le môme comme preuve qu'on tient la route."
288 pages
14,90 €

Time to choose - Mars 2017


Le Time to Choose est un rendez-vous initialement proposé par Galleane qui consiste chaque mois à choisir trois livres de sa PàL et d'en lire au moins un.

• Ma sélection de Février 



• Ma sélection de Mars  



Le mois dernier je m'étais fixée comme challenge personnel de finir les trois livres de la sélection... A vrai dire je suis plutôt contente car j'ai fini 89 mois et Rien ni personne et j'ai bien avancé dans le dernier Harry Potter (je le lis en anglais du coup je suis très lente haha). Pour le mois de mars clairement je n'arriverais pas à lire ces trois romans je suis beaucoup trop occupée et si je me lance dans le Goût du bonheur vu son épaisseur clairement je ne lirais que ça haha Enfin je pense plutôt entamer La meilleure d'entre nous dès que j'aurais fini HP (on ne fait pas attendre les SP ^^).
Bref trêve de bavardages, je m'en vais étudier ! 

***

Et vous, que voulez-vous lire ce mois-ci ? Connaissez-vous ces romans ? 

Le garçon qui courait, François-Guillaume Lorrain







 Août 1936 : un jeune athlète vient de remporter le marathon aux J.O. de Berlin ; et pourtant, il semble bien triste sur le podium. Il cache son maillot japonais. Car Kiteï Son, alias Sohn Kee-Chung, vient de Corée, pays annexé par le Japon, et il a dû courir sous les couleurs de l’ennemi.





Je remercie les éditions Sarbacane pour ce superbe envoi.

Lorsqu'on m'a proposé ce livre j'ai accepté sans la moindre hésitation ayant étudié la situation de la Corée il y a peu. Coïncidence ou pas l'histoire de la Corée me passionne : comme beaucoup je suis à la fois horrifiée et fascinée par la Corée du Nord. Et on ne peut pas dire que la Corée du Sud soit en reste au niveau des différences culturelles. Bref, un roman sur ce pays ne pouvait que m'intéresser d'autant plus qu'il apporte un éclairage original sur la Seconde Guerre Mondiale. Si vous connaissez des romans portant sur la Corée n'hésitez pas, je suis très preneuse. 

Dans ce roman on découvre Kiteï Son qui vit dans une Corée alanguie sous le poids de l'occupation ennemie. Les humiliations, les brimades, le vol, tout est fait par les japonais pour appuyer leur domination, pour écraser ces Coréens qu'ils considèrent comme une "race" inférieure. C'est dans ce contexte et à la suite d'un évènement qui changera le cours de sa vie que ce jeune garçon découvre qu'il aime courir.

L'auteur a un style agréable à lire, sans artifices, à l'image de son héros. Il nous entraîne à la découverte de l'histoire d'un homme hors du commun, au parcours tumultueux et incroyable. J'ai été frappé par la bravoure et le sang-froid dont Kiteï Son a fait preuve. Je suis tellement admirative de ces personnes apparemment comme les autres mais qui accomplissent de tels prodiges par la seule force de leur volonté (moi j'ai déjà du mal à me lever le matin faut pas me demander de courir un marathon haha).

En bref, Le garçon qui courait est un beau roman qui montre que si le corps peut être brisé par l'ennemi, la force de l'esprit, elle, est invincible. Je vous recommande chaudement cette lecture que vous soyez un amoureux de l'histoire Coréenne ou que vous ayez simplement envie de découvrir l'histoire extraordinaire d'un Coréen qui n'a jamais cessé de croire en la résurrection de son pays adoré. 

Un passage : "Tu sais qu'ici, à Berlin, règne un Allemand qui est l'ami des Japonais. Il voudra que ses amis l'emportent. Va lui montrer de quoi sont capables les ennemis de ses amis. Va lui montrer que nous sommes plus forts que ceux qui se prétendent nos maîtres..." 

288 pages
15,50€