L'artiste du dimanche - 6






Dans ce rendez-vous, je vous présente un dimanche sur deux une découverte artistique. N'hésitez pas à me rejoindre dans ce rendez-vous car c'est bien connu, plus on est de fous plus on rit ! 

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La vie est pleine de jolies surprises et aujourd'hui j'avais envie de vous parler de l'une d'entre elle... Pendant mes vacances à l'Isle-sur-la-Sorgue je suis tombée sur une petite boutique de décoration comme je les aime : charmante et débordante de trésors ! C'est par ce bel hasard que j'ai découvert Manon Pillard alias Nasúmi qui non contente d'exposer dans cette boutique, vendait aussi des petits dessous de tasse à thé peint à la main. Ma soeur m'en a offert un, je vous le montrerais sur Instagram lorsque l'automne sera là... 
Bref, il se trouve que j'ai tellement aimé le travail de cette artiste que je l'ai contacté pour lui demander si elle pouvait répondre à quelques questions. Je vous laisse donc découvrir ses réponses et quelques unes de ses oeuvres !



Si tu devais te présenter en quelques mots clés, lesquels choisirais-tu ?

Je dirais bienveillante, douce, empathique, sensible et obstinée. 

 D'où vient ce nom "Nasùmi" ? Quelle est sa signification ?

J’ai commencé à utiliser ce pseudo au collège. Avec deux amies on aimait les mangas et la culture japonaise. On avait chacune notre surnom. Moi j’ai choisi “Nasù” qui signifie “aubergine” en japonais. Je n’avais pas encore réfléchi à toute la signification qui se cache derrière, j’aimais juste la manière dont le mot sonnait. 
Plus tard au lycée, j’ai commencé à faire de petites BD comiques inspirées de ma vie de tous les jours. J’ai créé le personnage de Nasùmi pour m’incarner en quelque sorte. C’est aussi à ce moment que j’ai compris que je ferais du dessin mon métier. Pendant mes études supérieures et quand j’ai commencé à vendre mes dessins, je n’aimais pas les signer “Manon Pillard”. Je trouve ça trop solennel. En plus j’aime bien l’idée d’avoir un nom que j’ai choisi et qui me représente bien mieux que mon nom civil. Pour moi Nasùmi c’est un peu comme le lien qui me rattache à la nature (dans tous les sens du terme). L’aubergine c’est le “fruit” d’une plante et j’aime l’idée d’être rattachée à quelque chose de vivant et fécond. “Nasùmi” me rappel aussi de ne pas aller trop vite ou de toujours vouloir faire mieux mais plutôt de rester à l’écoute de mes sentiments et de mes émotions parce que c’est dans ces conditions que je produis mes meilleurs dessins.



As-tu fais des études dans l'art ? Peux-tu nous décrire ton parcours, ta formation ?

Oui, ma mère m’a toujours emmené au musée et dans des expos, de ce fait, j’ai toujours aimé l’art. J’ai commencé au lycée avec une option arts plastiques mais je n’aimais vraiment pas ça ! Je restais surtout parce que c’était le seul cours où je pouvais dessiner et créer un peu. Après mon bac, je suis allée à l’IPESAA, à Montpellier. Là bas j’ai fais une MANAA (mise à niveau en arts appliqués) et une formation professionnelle d’illustration et de design graphique (une formation en trois ans). En plus des cours de dessin, peinture, narration, etc... J’apprenais les bases du design graphique et bien que ça n’a jamais été mes cours préférés, avec le recul je peux dire c’était très enrichissant et ça m’a beaucoup aidé à développer mon style. J’ai vraiment adoré cette formation, j’ai eu des professeurs formidables qui m’ont poussés à progresser et à ne pas avoir peur de développer mon style personnel. J’ai beaucoup expérimenté pendant mes études. J’ai pu m’épanouir et prendre confiance en mes compétences. 
La troisième année de ma formation consistait à monter de toute pièce un projet professionnel comprenant de l’illustration et du graphisme. Ca pouvait être n’importe quoi : un livre, un jeu de plateau, une marque de vêtement, etc… J’avais choisi de faire un manuel de développement personnel/magique que j’ai appelé “L’âme agit”. Pour concevoir le projet, j’ai dû lire énormément de livres sur les sujets que je voulais aborder comme le pouvoir de l’Intention, les énergies, la méditation, le Feng-shui, Ho'oponopono, la phytothérapie ou encore la lithothérapie. Bref! J’ai beaucoup lu, j’ai beaucoup appris et pour mon plus grand bien! Ce projet m’a fait évoluer très vite. En plus d’avoir pu mener un projet si cher pour moi, il m’a fait grandir en tant que personne. 

Une fois mon diplôme en poche, j’ai voulu partir à la conquête des maisons d’éditions!.... Un peu trop vite et un peu n’importe comment. Je n’ai malheureusement pas eu les réponses souhaités et j’ai fini par travailler plusieurs mois dans le graphisme... Ca fait maintenant deux ans  que j’ai fini mes études. J’ai eu le temps de poser les choses à plat et de vraiment mettre le doigt sur ce que je voulais faire, sur ce que je veux transmettre pour être exacte... Et tant mieux parce que ma carrière d’illustratrice débute enfin !

D'où tires-tu ton inspiration ?

De partout!… Bon, principalement de ma vie. Le dessins est un exutoir pour moi, dans le bon comme dans le moins bon. Je ressens vraiment le besoin de créer, de laisser une trace de ce que je ressens. Je suis hypersensible et tout ce que je vis, je le vis puissance 1000. J’ai longtemps pensé que mon hypersensibilité était un handicap mais maintenant que j’ai réussi à (un peu) l’apprivoiser, je me rends compte que c’est le principal moteur de ma créativité et je suis reconnaissante. Aujourd’hui je prends plaisir magnifier mes sentiments et mes ressentis, bons comme mauvais. 

Les religions et les mythologies (principalement asiatiques) sont aussi de grandes sources d’inspiration. J’aime l’idée de regrouper toutes les valeurs des religions et philosophies du monde pour les mélanger pour les faire cohabiter. C’est pas quelque chose que je fais consciemment mais c’est souvent ce qu’il se passe. Le fait est que tout ce qui est positif nourrit mon esprit et ma créativité sans distinction. Forcément tout ça se retrouve dans mes illustrations.
As-tu des causes que tu as envie de défendre ou sinon, quels messages souhaites-tu faire passer à travers tes oeuvres ?

J’en ai des tonnes! Après, est-ce que je me sens prête à assumer mes prises de positions radicales dans mes dessins? C’est une autre histoire! Je suis une personne très engagée personnellement et évidemment, ça se ressent dans mes dessins. J’ai envie d’en parler, et de promouvoir les mouvement auxquels je crois comme le féminisme, l’écologie ou l’antispécisme, pour ne citer qu’eux... Mais avant tout, je veux transmettre de la douceur, de la bienveillance et de l’Amour. Je suis sincèrement convaincue que c'est la solution à beaucoup de problèmes. Nous ne sommes pas suffisamment bienveillant envers nous même et envers les autres. On nous fait croire qu’il faut être et faire toujours plus. Plus beaux, plus riches, plus “healthy”, plus créatifs, plus cultivés, plus révoltés, plus intelligents etc
Beaucoup d’artistes choisissent de dénoncer les travers de notre société et j’admire ceux qui le font parce qu’il faut beaucoup de courage! Mais ces artistes laissent dans leur travail un goût amère et l’impression que nous sommes impuissants face à toutes ces dérives…
C’est exactement le contraire de ce que je veux laisser au gens! J’ai vraiment envie de laisser un sentiment d’amour, d'apaisement et de courage. Je veux les inviter à l’introspection, au questionnement… Mais toujours dans le respect de leur individualité et la bienveillance ! 
Des projets pour l'avenir ?

Je veux continuer l’illustration de presse, c’est quelque chose qui me plait énormément. J’aimerais aussi monter des projets de livres illustrés bien-être et philosophique mais chaque chose en son temps! Je commence à faire ma place et j’en suis super contente!
Je prends la vie comme elle vient, je crois au fait que les projets se montent en temps voulu. Je suis résolue à tenir l’année dans un état d’esprit “yes man” (est-ce que ça se dit?). En bref, j’ai confiance en la vie et je suis heureuse de constater que ma confiance est récompensée !


Pour aller plus loin
Son site : http://manonpillard.wixsite.com/nasumi-portfolio
Son e-shop : https://tictail.com/nasumimanonpillard
Son Instagram : https://www.instagram.com/nasumi_mp/

In my wish-list #9



Holà lecteurs !

Aujourd'hui je dépoussière une ancienne catégorie d'articles que j'aimais beaucoup, j'ai nommé le "In my wish-list" : ce sont des articles où je vous présente des romans qui me font envie et où j'espère échanger avec vous si jamais vous les avez lu ou que vous en avez l'intention !

C'est parti !


La servante écarlate, Margaret Artwood





Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d'esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, " servante écarlate " parmi d'autres, à qui l'on a ôté jusqu'à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l'austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler... En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté. 









A la lumière du petit matin, Agnès Martin-Lugand





À l'approche de la quarantaine, Hortense se partage entre son métier de professeur de danse et sa liaison avec un homme marié. Elle se dit heureuse, pourtant elle devient spectatrice de sa vie et est peu à peu gagnée par un indicible vague à l'âme qu'elle refuse d'affronter. Jusqu'au jour où le destin la fait trébucher... Mais ce coup du sort n'est-il pas l'occasion de raviver la flamme intérieure qu'elle avait laissée s'éteindre ?











Alors, ils vous tentent ? Les avez-vous lu ?

Swimming pool, Sarah Crossan

Kasienka vient d’arriver en Angleterre avec sa mère. Elle qui n’a jamais connu que la Pologne fait sa rentrée dans un pays qui n’est pas le sien, avec des gens qu’elle ne connaît pas, dans une langue qu’elle maîtrise mal. Et le soir venu, de quartier en quartier, elle cherche son père, qui a quitté le domicile familial sans laisser d’adresse. Bref, ce pays est gris, humide, et parfois assez inhospitalier. Heureusement, il y a la piscine, il y a l’eau. Et dans l’équipe de natation, il y a William…












Je remercie les éditions Rageot pour cet envoi.

Swimming Pool c'est le 3ème roman en vers libres que je lis : je dois bien le reconnaître, j'ai un faible pour ce genre, je les trouve tellement poétiques, tellement touchant. Je pense même que si un jour j'écrivais un livre il pourrait être en vers libres.

Kasienka est une jeune fille très intéressante : rendue timide par la force des choses (ce n'est pas évident de se retrouver rejeter à l'école dans un pays qu'on ne connaît pas, avec une langue qu'on ne me maîtrise pas forcément). J'ai beaucoup aimé ce personnage, elle sait ce qu'elle veut et ce qu'elle ne veut pas, elle est forte et déterminée à faire face aux épreuves que la vie met sur son chemin.

Du coup, les autres personnages ne m'ont pas plus marqué plus que cela, non pas qu'ils aient été vides ou quoi que ce soit, c'est simplement que je me suis beaucoup focalisée sur Kasienka.

Vous l'aurez sans doute compris Swimming Pool est un roman que j'ai beaucoup aimé. Que ce soit l'ambiance, les personnages ou le style d'écriture, j'ai été conquise. Je sais que certains ont du mal avec les vers libres mais honnêtement il suffit de se laisser porter...

En bref, un beau livre qui me donne envie de lire Inséparables de la même autrice : si j'en crois la qualité de Swimming Pool je ne devrais pas être déçue !

Un passage : 
« Je n'aurais pas su quoi faire de Mama,

Rentrée à la maison
Toute mélangée,
Comme les lettres de Scrabble dans le sachet,
Lourde d'une tristesse sauvage,
Si clairement affichée
Sur son visage. »


14,90 €
256 pages