Moi après mois... Mai & Juin 2017



Valider sa licence en droit // S'inscrire à des Master en droit // Au cas où // Se lancer à corps perdu dans le concours de La Kube et harceler tous ses contacts // Finalement recevoir un joli colis // Faire un tour de France // Ou presque // Rennes, Paris, Dijon, Strasbourg, Angers... // Quel beau pays nous avons // Réussir ses oraux // Etre prise dans les écoles qu'on a demandé mais encore et toujours hésiter entre le droit et le commerce // Avoir l'impression d'être face à la pire décision de sa vie // Ne vraiment pas savoir quoi faire // L'anniversaire de ma petite soeur // Un tour de karting mouvementé // Once Upon a time // Cette série déchire tout // Avoir envie de se lancer à fond dans le fitness // Etre déprimée par Instagram // Des moutons à la Défense // Faire de la mise sous pli manuelle pour les législatives // La chose la plus longue et ennuyante du monde // Aller visiter le château de Claire Basler pour la fête des mères // Être ébahie par ses peintures et compositions florales // Une énorme fête foraine // Bourges ou la ville surprenante // Une journée aux Sables d'Olonnes avec des amis // Se faire dorer la pilule et manger des churros // Un week-end dans le sud-ouest placé sous le signe de la poisse // Une pensée pour la grande Simone Veil...

La meilleure d’entre nous, Sarah Vaughan

« N'oubliez pas : la pâtisserie est une preuve d'amour. » 
Kathleen Eaden, L'Art de la pâtisserie, 1966.


Angleterre, de nos jours. Le concours pour élire la nouvelle Kathleen Eaden a commencé ! Cinq candidats sont en lice, réunis par une passion commune. Mais la confection d'un cheesecake ou d'un paris-brest ne suffit pas toujours à faire oublier les blessures et les peines.
Jenny, la cinquantaine tout en rondeurs, délaissée par son mari ; Vicki, qui aspire à plus qu'à élever son petit Alfie ; Claire, la jeune caissière mère célibataire qui ne rêve même plus d'une autre vie ; Karen, dont l'apparente perfection dissimule bien des secrets ; sans oublier Mike, veuf en pleine thérapie culinaire... Au cours d'une compétition aussi gourmande qu'échevelée, tous apprendront que l'art de la vie est au moins aussi difficile que celui de la pâtisserie. 



Je remercie les éditions Préludes pour ce bel envoi.

Ce roman m’a fait l’effet d’un baume au coeur : on s’y plonge avec délice et on en ressort les papilles en éveil. Autour d’un concours de pâtisserie prestigieux quatre femmes et un homme vont se révéler et voir leur vie évoluer, prendre des chemins insoupçonnés… Qu’il était bon de suivre ces êtres de papier, de les voir se débattre dans un quotidien à la fois si banale et rude, un quotidien parfois oppressant, parfois étouffant… Un quotidien dans lequel nous pouvons tous nous retrouver et nous identifier. C’est ça qui m’a fait aimer ce roman : le réalisme et la profonde humanité des personnages. L’auteure a fait un travail merveilleux avec ses personnages jusqu’à nous les rendre aussi proche que le serait des membres de notre famille.

Sarah Vaughan a une plume assez sublime, une de ces plumes qui donne l’impression non pas de lire mais de vivre l’histoire. Un autre de ses romans m’attend dans ma PàL et je crois que je vais très vite me jeter dessus. Ce livre m’a emporté, m’a ému et s’est révélé bien plus profond qu’on ne pourrait le croire au premier abord. 


Et puis, clairement il ferait une parfaite lecture estivale : une intrigue rondement menée, du suspens, un brin de mystère et pas mal d'amour.

En bref, un roman aussi aérien qu’une chouquette dans lequel on croque à pleines dents.

Un passage : "Il existe de nombreuses raisons de faire la cuisine : recevoir, créer, impressionner, nourrir, chercher qui l’on est et, parfois, il faut bien le reconnaître, parfaire cet art. Mais souvent nous cuisinons pour assouvir une faim qui serait plus sûrement rassasiée par un simple geste de l’être cher. Nous cuisinons pour aimer et être aimé."

480 pages
7,90€

Les maîtres du vent, Judith Bouilloc

L'absence est à l'amour ce qu'est au feu le vent ; il éteint le petit, il allume le grand.

Gardien, sculpteur ou guérisseur ? Yann a tous les talents et doit choisir. Son oncle sculpteur et sa mère guérisseuse ne parviennent pas à le détourner de sa vocation première : être guerrier comme son père et intégrer la Garde de Waldgan. 

L'école des maîtres du vent puis l'école de guerre de SoenTsu font de lui un redoutable guerrier, mais il ne cesse de sculpter comme son oncle Frans et utilise ses dons de guérisseur quand l'occasion se présente.
Devenu officier, il rentre chez lui pour enfin devenir Gardien. La vie semble paisible, mais, qui a allumé le mystérieux incendie qui ravage les contrées du centre et du Nord ? Quelle sera l'issue de la bataille terrible qui s'annonce ? L'ennemi est-il celui que l'on croit ? Yann parviendra-t-il à déjouer les pièges qui se présentent à lui ? 
La vie de Yann sera bouleversée par les amitiés nouées tout au long de ses voyages. Adémar et sa hache, Baldomero le passionné de voile, Salvatica la musicienne, Rim la fille de pirate et Gaspard le montagnard forment un groupe hétéroclite et cependant très uni.
Dans un tourbillon d'aventures, au milieu des intrigues et des machinations, ils seront des héros prêts à tout pour sauver la paix.


Merci aux éditions Artège pour cet envoi et à Judith Bouilloc pour l’échange passionnant que nous avons eu au Salon du livre de Montaigu.

En ouvrant Les maîtres du vent je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre mais j’espérais réellement qu’il me plairait. Si je n’ai pas eu le coup de coeur attendu j’ai tout de même passé un très bon moment de lecture. 

Tout d’abord pourquoi je suis passée à deux doigts du coup de coeur ? Pour deux choses. La première vient non pas du style d’écriture qui était tout à fait remarquable mais plutôt de la façon dont l’intrigue se déroulait. C’est assez compliqué à expliquer car en soi je n’ai rien à reprocher à l’intrigue : elle se tient parfaitement. Le problème vient en fait de l’enchaînement beaucoup trop rapides des évènements. A peine entre-t-on dans une action, une période de la vie du personnage que pouf ! nous sommes déjà propulsés vers autre chose. C’était peut être un choix de l’auteur afin de dynamiser le roman mais pour le coup j’aurais préféré quelque chose de plus posé quitte à faire deux tomes. Davantage de lenteur aurait surtout permis d’approfondir davantage ce monde enchanteur et original. J’ai senti un réel potentiel, un univers riche mais j’ai aussi eu l’impression que l’auteure ne s’autorisait pas à prendre son temps pour détailler toutes les facettes de ses terres inconnues. 

Ce premier problème concernant la vitesse du roman en a amené un second à savoir que je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages. Alors que pour le coup il y avait de quoi ! Mais pendant tout le roman j’ai eu le sentiment de rester extérieure à l’histoire sans parvenir à me sentir impliquée.

Enfin, malgré ces deux points qui m’ont un peu freiné dans mon enthousiasme, je ne peux tout de même que saluer le talent indéniable de Judith Bouilloc. Mine de rien j’ai dévoré son roman et je me suis laissée emporter par sa plume délicate. 


En bref, Les maîtres du vent est un premier roman intelligent, bien écrit avec des personnages intrépides et courageux qui sauront vous faire voyager : dépaysement garanti !

Un passage : "Elle repoussa une mèche rousse qui lui voilait les yeux, laissant transparaître les taches de son qui constellaient ses joues blanches. Yann s'était demandé un jour, avec inquiètude, si les superbes cheveux de sa mère tomberaient à la façon des feuilles d'automne. Il faut dire qu'ils avaient la couleur exacte des érables de novembre. Au grand soulagement du petit garçon, sa mère passa les frimas sans devenir chauve."

430 pages
17,90€

Fleur de Neige, Lisa See

Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d'origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les signes concordent : elles seront laotong, âmes sœurs pour l'éternité. Les deux fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s'acharne à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L'amitié sacrée des deux femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?









Je ne remercierais jamais assez Lemon June de m’avoir fait découvrir ce petit bijou délicat. Si vous ne connaissez pas encore sa chaîne Youtube, foncez les amis ! 

En lisant ce livre je me suis soudain sentie envahie d’amour pour mes proches, pour ces personnes que j’aime profondément et que j’espère ne jamais décevoir : ce roman nous rappelle avec puissance que nos erreurs peuvent nous coûter très cher et que l’amour est bien plus important que nos petits intérêts égoïstes. 

Lisa See a un don de conteuse : elle laisse ses personnages s’exprimer, elle ne fait que retranscrire leurs messages, du moins c’est l’impression que j’ai eu. J’ai aimé suivre la vie de Fleur de Lys, me retrouver plonger dans la Chine du XIXè, découvrir ses traditions et ses rituels. Si je connaissais déjà la pratique consistant à bander les pieds des filles, j’ai été horrifié en en apprenant davantage sur cette tradition digne des plus grandes tortures et surtout bien pratique pour éviter que les femmes n’aient trop de liberté : lorsqu’on a des pieds de 7 cm de long, il en effet assez compliqué de s’enfuir.


En bref, Fleur de Neige est un roman doux amer comme je les aime, empreint de douceur et de nostalgie. C’est un roman qu’on lit pour se rappeler que le temps passe et qu’à l’heure de dresser un le bilan de nos vies seuls nos souvenirs les plus intenses resteront. Alors vivez pleinement et surtout, aimez. 

Un passage : "Aujourd'hui encore, après toutes ces années, j'ai de la peine en repensant aux sentiments que ma mère m'inspira ce jour-là. Je vis avec une clarté confondante que je ne comptais pas le moins du monde à ses yeux. J'étais son troisième enfant, une fille de surcroìt- c'est-à-dire sans valeur - et trop insignifiante pour qu'elle perde son temps à s'occuper de moi avant d'avoir la certitude que je passe le cap de mes jeunes années."

7€
312 pages

Grosse folie, Raphaële Frier

Elle
Mon souci à moi, c’est une masse de graisse. Presque vingt kilos de chair en trop, des pneus autour du ventre, des fesses qui débordent des chaises, des troncs à la place des jambes, des doigts comme des boudins apéritif, un visage rond comme la lune…
Lui
Ma mère, elle a déjà fait son deuil du fils idéal. Le « populaire », le beau gosse qui en impose, le sportif dynamique qui sent le gel douche quand il part au lycée. Le jeune qui sort en boîte et emballe les filles sans se poser de questions.



Tout d'abord je tiens à remercie les éditions Talents Haut pour cet envoi. 

Grosse folie c'est d'abord l'histoire de deux ados mal dans leur peau, mal dans leur corps et qui découvre un jour le pouvoir de l'amour. L'amour, le vrai, celui qui chamboule, celui qui fait douter de tout, celui qui transporte et qui émeut. Mais surtout l'amour qui permet de s'aimer soi-même à travers le regard de l'autre. L'Autre qui voit en nous ce qui nous paraît insensé, l'Autre qui s'émerveille de nos complexes. A vrai dire, dans ce roman je crois que j'ai été touché autant qu'eux par la puissance et la pureté de leur amour. Par ce manque de courage aussi, cette peur paralysante du regard des autres qui caractérise si bien les adolescents. 

Grosse folie m'a emporté dans un tourbillon d'émotions. C'est pour moi typiquement une période estivale : une plume fraîche et simple, des personnages réalistes et attachants. J'ai aimé pouvoir m'identifier à Chloé et Quentin et surtout les voir grandir et réaliser que l'amour est imprévisible.

En bref, Grosse folie est un livre à dévorer cet été, allongé sur le sable chaud, la mer en contre-bas et le soleil sur la peau.

Un passage : "Alors que Chloé, au contraire, je rêve qu'elle me les ouvre ses bras. Qu'elle m'offre ses épaules, ses seins comme des coussins sous ma tête, sa peau généreuse et douce. Je fonds quand j'y pense et je ne peux pas m'empêcher d'y penser justement. Je fonds littéralement.
Si mon frère l'apprend, il va me démolir. Et ma mère... alors là, je n'imagine même pas. Elle est capable de pleurer en me demandant ce qu'elle m'a fait pour mériter ça !"

160 pages
8€