Alors qu’elle ne l’a pas revue depuis sept ans, Diane doit aller identifier le corps de sa mère, Yseult, à la morgue. Parmi les effets qu’on lui remet, les bagues offertes à Yseult par les hommes qui ont traversé sa vie. Alors commence la quête de Diane cherchant désespérément un coupable : que la faute ne soit surtout pas la sienne.
Entre la mère et la fille, ce sont deux magnifiques personnages de femmes qui se nuancent chacun au fil du récit et on suit Diane à travers ses errances, colères, violences dans une dérive charnelle qui la submerge autant que ses contradictions. Comme elle bataille avant d’ouvrir les yeux et de lâcher tout doucement un contrôle qui étouffait sa vie !
Je remercie les éditions Stock pour ce bel envoi.
En voyant cette nouvelle parution de Marie Laberge je n'ai pas pu réprimer une folle envie de découvrir sa plume ailleurs que dans sa saga Le goût du bonheur (dont il me tarde d'ailleurs de lire le tome 2) (je vous ferais une chronique dans la saga quand je l'aurai fini). Toujours est-il que même si je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre, la plume de Marie Laberge m'a une nouvelle fois subjuguée.
Dans ce roman Marie Laberge met en scène deux femmes, une mère et une fille : Diane et Yseult. La mère vient de se suicider laissant sa fille en proie à ses démons et à son ressentiment envers sa mauvaise mère. Au fil du roman, l'auteure nous offre une palette de sentiments contradictoires, éclatants et sombres à la fois. Elle explore avec patience et passion la complexité des êtres humains : leurs contradictions, leurs jalousies, leurs envies et leurs amertumes... Elle mène son lecteur par le bout du nez et c'est bien la preuve (s'il en est besoin) de son immense talent. Cette histoire, sombre au possible m'a prise aux tripes et bouleversée.
Si vous aimez les histoires profondes avec un travail phénoménal sur la psychologie des personnages, ce livre est fait pour vous !
En bref, un roman poignant qui joue avec les émotions de son lecteur comme un chat cruel jouerait avec une innocente souris.
Un passage : "Elle était morte. Sa mère était morte et elle n'en avait rien su. Pire, elle n'avait rien senti, rien deviné, pas la plus infime intuition. Alors qu'elle aurait été prête à jurer que, d'où que ce soit dans le monde, elle aurait pu sentir l'emprise se relâcher. Comme si la lune, d'un coup, desserrait son attraction sur la mère et que les eaux, soulagées, se relâchaient et inondaient le continent. Non, aucun soulagement, aucune altération."
504 pages
22 €