Les sentiments du Prince Charles, Liv Strömquist


Lors d’une conférence de presse après ses fiançailles avec Diana, le prince Charles dut répondre à la question : « Êtes-vous amoureux ? » Après une petite hésitation, il répondit : « Oui... Quel que soit le sens du mot “amour” ». Or, en lisant la presse people quelques années plus tard, on constata que de toute évidence Charles et Diana n’attribuaient pas du tout le même sens au mot « amour ».
En feuilletant les mêmes magazines, on pouvait aussi se demander comment Whitney Houston avait pu tomber amoureuse d’un sale type comme Bobby Brown, et de remarquer au passage qu’en matière d’amour, le bonheur de l’un ne fait pas forcement celui de l’autre.


 



Essentielle. Vitale. Voilà les mots qui me sont venus lorsque j’ai refermé cette BD. Si vous me suivez depuis longtemps vous savez que je ne lis pratiquement pas de BD... et pourtant aujourd’hui je viens vous présenter une véritable petite merveille.

Je suis féministe, je le revendique mais j’en parle assez peu sur les réseaux sociaux : non pas par timidité simplement parce que l’occasion ne s’est pas présentée. Or nous tenons là une perle rare qui mérite toute l’attention possible et imaginable alors je compte bien sortir du silence !

Liv Strömquist est une Suédoise qui décortique les schémas de société induisant les comportements type des hommes et des femmes et ce depuis le plus jeune âge. 
C’est fascinant et je ne prendrais pas le risque d’essayer de vous expliquer : elle le fait mille fois mieux que moi et il faut lire la BD pour comprendre à quel point nous sommes formatés et enfermés dans des cadres depuis si longtemps que nous n’en avons même plus conscience. Parce que bien sûr nos modes de fonctionnement ne sont pas dictés par une seule et même personne qui nous voudrait du mal à tous, non c’est bien plus insidieux que ça, nos habitudes et comportement découlent de l’histoire, des changements politiques, des changements de pensées... 
Vraiment cette BD est très instructive. 

Seule ombre au tableau j’ai détesté le coup de crayon de l'autrice/dessinatrice. Comme quoi ce qu’elle disait m’intéressait vraiment beaucoup : sinon je n’aurais jamais pu la lire !


En bref, une BD incroyable pour comprendre la répartition des rôles entre hommes et femmes dans la société. 


19€
136 pages

Les royaumes du Nord, Philip Pullman



 Pourquoi la jeune Lyra, élevée dans l'atmosphère confinée d'une prestigieuse université anglaise, est-elle l'objet de tant d'attentions ? De quelle mystérieuse mission est-elle investie ? Lorsque son meilleur ami, Roger, disparaît, victime des ravisseurs d'enfants qui opèrent dans tout le pays, elle n'hésite pas à se lancer sur ses traces... Un voyage vers le Grand Nord, périlleux et exaltant, qui lui apportera la révélation de ses extraordinaires pouvoirs et la conduira à la frontière d'un autre monde.
















Depuis le temps que je voulais lire ce roman, les sélections de chroniqueurs On lit plus fort par Gallimard m’ont enfin donné le coup de pouce dont j’avais besoin pour me motiver à franchir le pas. J’avais vu le film étant plus jeune et pour le coup il m’a beaucoup marqué puisqu’aujourd’hui encore je me souviens de certains passages.

Je crois qu’après avoir tant aimé le film j’avais peur d’être peur d’être déçue par le livre. Si je n'ai pas été déçu, je n'ai pas non plus été conquise. Les Royaumes du Nord est un classique de la littérature jeunesse et il le mérite bien : de part son écriture intelligente et travaillée Philip Pullman emporte son lecteur avec beaucoup de facilité et de malice.

Lyra est donc une jeune orpheline élevée par des érudits dans une université anglaise où elle coule des jours heureux, alternant entre jeux et mauvais tours, toujours en compagnie de son précieux familier. J’ai bien apprécié de suivre son évolution à travers ses aventures et le joyeux capharnaüm de sa vie. Mais j’ai encore plus aimé le fait que son comportement change au fur et à mesure des évènements : on la voit grandir et prendre en maturité et c’est très agréable. En effet j'ai eu un peu de mal avec elle au début du roman : allez savoir pourquoi, son côté je m'en foutiste m'a agacé. Mais je pense que si je l'avais lu plus jeune je n'aurais pas ressenti la même chose à son encontre.

Philipp Pullman a une imagination incroyable et je serais curieuse de lire la suite de la saga ne serait-ce que pour voir l’étendue et la précision de l’univers qu’il a créé. 

En bref, je suis ravie de m’être enfin lancée à la découverte de l’oeuvre de P.P. A lire cet hiver !

Un passage : "Un menteur chevronné ne possède pas forcément une imagination débordante; à vrai dire, beaucoup d'excellents menteurs n'ont aucune imagination, c'est ce qui confère à leurs mensonges un tel pouvoir de conviction."

528 pages
9 €

Un si petit oiseau, Marie Pavlenko


« Elle ferme les yeux, écoute la nuit, elle sent battre le cœur de la Terre, sous elle, celui des hommes, des arbres, des animaux, ce cœur nocturne qui bat depuis le commencement, qui battra après elle. Elle appartient à ce monde immense. Et son bras, peut-être, alors, est dérisoire. »














Grâce à mon stage chez Flammarion Jeunesse j’ai eu la chance de lire ce roman en avant-première (et quand je dis en avant-première je pèse mes mots, à l’heure où j’écris cette chronique la couverture n’est même pas définitive !) (oui j'ai beaucoup attendu avant de publier cette chronique). 
Mais ce livre… Quelle bombe ! Quelle pépite ! Marie Pavlenko, merci d’avoir écrit cette merveille. J’ai rarement lu un livre aussi juste : c’est un roman sur le handicap certes mais aussi et surtout sur la vie, sur la vie et son coût, certes élevé mais si précieux… 

J’ai adoré les personnages, et venant de moi ce n’est pas toujours évident, mais rien à dire je me suis régalée. Abi déjà, est incroyable, elle évolue tellement au cours de l’histoire, et nous, lecteurs impuissants on assiste à sa lutte, sa lutte désespérée pour ne pas sombrer. Mais il y a aussi sa famille ! Coline notamment qui a tout simplement éclairé le roman de sa joie de vivre. Et bien sûr il y a un garçon, un garçon qui m’a collé des frissons : sa gentillesse n’avait d’égal que son incroyable amour pour la nature.
La nature d’ailleurs, parlons en ! Elle est un véritable pilier du roman. La nature, la vraie, celle qu’on ne regarde plus assez, sauvage , celle qui ne demande pas le droit de vivre, celle qui s’impose.


En bref, un roman plein de paradoxes : tout en finesse mais dégageant une force incroyable. Chapeau Marie Pavlenko !

Un passage : "Blaise signe avec sa main amie. Il honnit peut-être son moignon qui rime avec rognon, coupé au-dessus du coude, comme elle. Mais ce qu’il met en avant, c’est l’autre. La main qui subsiste. Qui résiste. Abi ouvre sa main, la ferme. Son amie."
17,50€
352 pages