Ils sont sept. Sept qui se rencontrent en manif, dans la révolte, dans le désordre, refusant la vie qu'on leur impose. Ils décident de vivre ensemble, en squat et en meute. Et au cœur de la meute, il y a Jeanne et Basile, qui découvrent l'amour, celui qui brûle et transporte.
Cette chronique est longue, je m’en excuse, d’habitude j’essaye de faire au plus court et concis mais avec ce livre, franchement, impossible. Une seule chose est certaine avec ce roman : il ne vous laissera pas indifférent. Il a remué trop de choses en moi, des choses qui me tiennent à coeur, il a mis à mal les valeurs auxquelles je suis attachée, les idées auxquelles je crois… Je vais être honnête avec vous : ce livre m’a profondément énervé. Je ne me suis absolument pas reconnue dans les mentalités des personnages qui, à mon avis, ont des idées totalement idéalistes : ce n’est pas un reproche que je peux leur faire, heureusement qu’on a tous des idéaux auxquels on croit ! Là où le bas blesse cependant c’est dans le manque de cohérence dans leurs idées d’abord mais aussi entre leurs idées et ce qu’ils font.
Je n’ai pas aimé ce roman mais, en même temps, je l’ai adoré. Parce que j’adore qu’on me force à réfléchir, à exprimer mon point de vue, à débattre ne serait-ce qu’intérieurement.
Dans le désordre est un livre qui m’a révolté, vraiment. Je n’ai pas envie, non, je ne peux pas vous faire une chronique comme j’en ai l’habitude parce que ce roman n’est pas habituel. Je ne peux pas vous parler de l’intrigue excellente, de la plume tranquille et piquante de Marion Brunet. Je ne peux pas car je sens que ce roman demande plus que ça, ce roman est un appel du pied pour nous faire réagir, alors je vais réagir. Pour la première fois depuis que je tiens un blog j’appréhende de poster un article. J’ai peur de vos réactions mes chers lecteurs ! Je me sens un peu timide, un peu anxieuse, peur des jugements, que cela vous déplaise, que mes idées vous choque pas ou vous blesse mais surtout que vous trouviez ma chronique déplacée. Parce qu’à travers une lettre que j’adresse aux personnages de Marion Brunet, je vais tenter de vous expliquer pourquoi ce roman m’a tant révolté (et ce, sans vous spolier !).
Dans le désordre est un livre qui m’a révolté, vraiment. Je n’ai pas envie, non, je ne peux pas vous faire une chronique comme j’en ai l’habitude parce que ce roman n’est pas habituel. Je ne peux pas vous parler de l’intrigue excellente, de la plume tranquille et piquante de Marion Brunet. Je ne peux pas car je sens que ce roman demande plus que ça, ce roman est un appel du pied pour nous faire réagir, alors je vais réagir. Pour la première fois depuis que je tiens un blog j’appréhende de poster un article. J’ai peur de vos réactions mes chers lecteurs ! Je me sens un peu timide, un peu anxieuse, peur des jugements, que cela vous déplaise, que mes idées vous choque pas ou vous blesse mais surtout que vous trouviez ma chronique déplacée. Parce qu’à travers une lettre que j’adresse aux personnages de Marion Brunet, je vais tenter de vous expliquer pourquoi ce roman m’a tant révolté (et ce, sans vous spolier !).
Chers Jeanne, cher Basile, chers vous tous,
Nous sommes pareil. Moi aussi j’ai la rage de vivre dans un monde meilleur, de changer les choses, de faire bouger les mentalités, de briser les codes et de faire tomber les barrières. Mais je n’ai pas la même vision que vous sur la façon d’y arriver.
Ce que je vais vous dire va peut être vous paraître brouillon, mal dit, mal formulé, peut être naïf ou idéaliste… Mais je ne serais jamais plus naïve que vous chers Jeanne, Basile et vous tous. Et je vais vous dire pourquoi…
Parce que, pour moi, la vraie révolution ce n’est pas de faire du mal aux autres mais le contraire.
Que vous squattiez une maison, très bien, seulement c’est illégal. C’est du vol. Vous utilisez un bien qui ne vous appartient pas, vous l’endommagez et ce, sans pensez une seule seconde aux personnes que vous blessez, aux personnes pour qui cette maison a de la valeur.
Que vous voliez dans les magasins, très bien, seulement c’est encore illégal. Mais vous n’êtes plus à ça près, hein ? Le problème voyez vous, c’est que la nourriture que vous volez, c’est la même que ceux que vous rejetez, mange… Faire votre potager, glaner dans les poubelles, là je dis oui, oui ce sont des actes de rébellion concrets et sérieux. Se rebeller contre le gâchis, vouloir consommer de façon plus saine, là je dis oui et encore oui. Mais manger des pizzas volées ? Sérieusement, ça c’est un acte de rébellion pour vous ? Tout le monde mange des pizzas, seulement vous, au lieu de les payer, vous les volez, et au passage vous volez des gens qui ne vous ont rien fait (du moins directement). Voyez-vous, pour moi, le véritable moyen de faire avancer les choses, de lutter contre la mal-bouffe par exemple, serait plutôt de ne PAS consommer de pizzas : à grande échelle cela aurait un réel impact sur le monde.
La « vraie » révolution aujourd’hui, pour moi, ce sont tous ces gens qui mangent bio, qui visent le zéro déchet, qui fournissent leur propre électricité, qui utilisent leur vélo plutôt que leur voiture. Ce sont ces gens qui tentent de vivre autrement, à leur échelle, en respectant autrui. Eux, ont compris comment réellement faire bouger le monde, comment le révolutionner et ce, en partant d’un simple constat : qui dit pouvoir dit argent, qui dit argent dit pouvoir d’achat. Et qui détient ce très fameux pouvoir d’achat ? Nous ! Nous les consommateurs avides. Ce sont nous qui détenons l’arme suprême, l’arme capable de changer nos lendemains. A mon sens acheter bio ou ne serait-ce que local (parce que j’entends arriver l’argument : « oui mais le bio c’est cher » ce qui n’est pas toujours vrai mais passons) a bien plus d’impact que des manifestations qui tournent mal.
Votre consommation a bien plus d’impact que votre bulletin de vote. Je ne sais plus qui à dit cette phrase, mais à mon sens, elle résume tout.
Si tout le monde achetait bio, ne pensez-vous pas que les rayons bio des grands magasins n’occuperaient pas qu’un pauvre m² mais tout l’espace disponible ?
Si personne n’achetait McDo y aurait-il toujours des fast food ?
Si tout le monde voulait son éolienne ne pensez-vous pas que les chercheurs (et derrière eux les entreprises) feraient en sorte qu’elles soient bien plus performantes qu’aujourd’hui ?
Si tout le monde voulait son éolienne ne pensez-vous pas que les chercheurs (et derrière eux les entreprises) feraient en sorte qu’elles soient bien plus performantes qu’aujourd’hui ?
Des solutions existent pour rendre le monde meilleur mais ce n’est pas en embêtant le monde, en combattant la police ou en ne tenant pas compte des règles de vie fondamentales de notre société qu’on y arrivera. Voler dans les magasins, squatter une maison et faire des fêtes tous les soirs ne rend pas le monde meilleur. Cela ne crée pas non plus d’emplois. Par contre, orienter son pouvoir d’achat dans la recherche d’un monde plus sain, d’un monde plus authentique, plus solidaire, plus propre, d’un monde qui voit plus loin que sa petite personne, c’est la promesse d’investissements et donc, de nouveaux emplois (oui on dirait un discours politique mais détrompez-vous, ce que je vous dis là n’a rien de politique, il s’agit simplement de ma façon de voir les choses, de ma logique et d’un pur raisonnement).
Et puis, autre idée absurde : tuer des banquiers, des patrons richissimes… Non mais quel intérêt sérieusement ? Chers personnages, vous n’abolirez pas le capitalisme ainsi, non vraiment, pas du tout. Si ce que vous voulez vraiment, c’est tuer le capitalisme, il suffit d’une chose : utiliser les mécanismes du capitalisme.
Il ne faut pas être en conflit avec le monde, il faut être dans le monde pour le changer. Comment voulez-vous dérégler une machine si vous vous tenez loin d’elle ? Elle continuera à fonctionner pendant que vous vous agiterez dans votre bocal. Au contraire, il faut entrer dans ses tripes, dans son intimité, dans son coeur, dans son cerveau pour la détruire, si c’est la destruction qui vous intéresse. Mais vous pouvez aussi tout bonnement l’orienter dans le bon sens. Faire que cette énorme machine, monstre de nos égoïsmes accumulés, produise de bonnes choses. Vous savez, on arrête pas le progrès. Mais vous pouvez tout simplement orienter le progrès dans le bon sens.
Un passage : Le frisson roule et remonte le long de son dos à mesure qu'elle entend à nouveau les cris, slogans intenses qui résonnent par des milliers de voix. Basile attrape sa main, croise ses doigts dans les siens. Ils sont une poignée, ils sont des milliers. Ils sont deux, elle et Basile dans le reste du monde. Ca pourrait durer une vie entière, elle pense.
251 pages
15,50 €
Je pense également que le but de ce roman est de nous faire réfléchir et réagir, donc ta lettre aux personnages n'est pas du tout déplacé. Elle est même géniale ;)
RépondreSupprimerMerci beaucoup, je suis ravie que ma chronique t'ai plu <3
SupprimerÉnorme coup de cœur de l'année 2015, ta chronique est touchante, je suis entièrement d'accord avec toi, bravo à Marion Brunet pour ce roman génialissime !
RépondreSupprimerBravo à l'auteure en effet, même si ce roman est loin d'être un coup de coeur pour moi :D
SupprimerJ'aime beaucoup ta chronique :) je suis en train de le lire, donc forcément tout ça me fait beaucoup réfléchir. J'avoue que j'ai un peu de mal, entre les cours de philo, les autres (comme toi !), mes propres réflexions et ce genre de livres, à savoir ce que j'en pense ^^' je ferai le tri à la fin du livre même si je suis déjà assez d'accord avec ton avis. Mais ce livre nous force à penser, et rien que pour ça il est déjà génial ! :)
RépondreSupprimerCa me fait plaisir de voir que nous sommes sur la même longueur d'ondes :D
SupprimerWow quelle claque ! Au début ce livre ne me tentait pas vraiment mais après avoir lu une telle "chronique", finalement je suis curieuse ! Je ne peux pas donner mon avis sur ce que je n'ai pas lu, mais je soutiens ton point de vu ! Et je trouve qu'il est bien plus difficile d'agir comme toi tu le proposes, qu'en simplement se tenant loin du système, et c'est parce que c'est un comportement difficile à tenir que c'est le plus efficace !
RépondreSupprimerMerci de ton soutien, je suis très heureuse que tu partages mon point de vue :)
SupprimerEh bien moi j'adore ta chronique qui n'en est pas vraiment une :) Je n'étais pas d'accord non plus avec la façon d'agir des personnages mais c'est sûr que c'est un livre qui fait réfléchir.
RépondreSupprimerMerci beaucoup <3
SupprimerCe livre ne me tente pas vraiment,mais je ne vois que des avis positifs, et quelle belle chronique ! Du coup je ne sais pas. ^^'
RépondreSupprimerAu pire emprunte-le comme ça tu n'auras pas dépensé d'argent si tu es déçue finalement haha
SupprimerIl a l'air pas mal... A voir. ^^
RépondreSupprimerCe n'est pas un livre qu'on peut qualifier de "pas mal" ou de "bonne lecture" car, vraiment, c'est un roman qu'on aime ou non mais qui ne peut pas laisser indifférent :)
SupprimerTa chronique fait réfléchir ^^, le livre ne me tente pas forcément mais pourquoi pas ?
RépondreSupprimerCamille :)
Ma chronique est à l'image du roman alors ^^
SupprimerTon format est original, pour beaucoup de choses je pense comme toi :) Cela dit, je t'avoue que je ne suis pas sûre de vouloir tenter le livre, j'aurai peur de m'agacer un peu trop ^^
RépondreSupprimerhaha ça c'est sûr qu'il est à haut potentiel agaçant ^-^
SupprimerJ'ai adoré lire ta chronique et réfléchir à cette lettre que tu as écrite aux personnages... Très touchante, merci de nous faire partager une aussi belle réflexion !
RépondreSupprimerOh c'est adorable, merci à toi <3
SupprimerJe te rejoins sur beaucoup de choses, mais je ne pense pas le lire, les personnages ont l'air assez énervants! Cela dit, ta chronique est absolument géniale :)
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